Trois livres "coup de poing"
Cet article fait parti d’un événement inter-blogueurs, lancé par Olivier Roland, auteur de «Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études» et créateur du blog "des-livres-pour-changer-de-vie.com”. Il y résume des centaines de livres avec des thèmes inspirants. Voici un de mes préférés 🙂
==> Les Quatre Accords Toltèques de Don Miguel Ruiz, Éditions Jouvence, 2016
Avec ce livre je suis passée derrière le miroir dès les premières lignes.
Les humains rêvent en permanence et ça fait longtemps que ça a commencé.
Don Miguel Ruiz parle du rêve comme Maupassant décrit le Horla.
Comme une entité omniprésente.
Il est partout, en permanence. Il est là où sont les hommes. En chacun d'eux comme un hôte, qu'on accepte malgré soi. Est-on conscient seulement de sa présence ?
Mais qu'est-ce que le Rêve?
C'est un ensemble d'usages, de croyances et de lois implicites que l'homme apprend, applique et perpétue sur ses semblables à travers les générations.
Chacun nourrit son rêve personnel, comme on le lui a enseigné et tous ensembles, ils forment le rêve collectif.
« Les opinions des autres deviennent son système d'approbation inconscient ».
Chacun doit correspondre au rêve de peur de ne pas être conforme. Depuis les premiers jours dans la famille puis dans la société, dans la culture, dans les médias...
Cette couche faite de préceptes et de certitudes, recouvre nos propres perceptions et représente « le mitote » [mi-to-té] pour les Toltèques.

Les Quatre Accords Toltèques
Afin d'être aimé de l'autre et de faire partie de la tribu ( cerveau reptilien oblige) nous acceptons de jouer notre personnage dans le rêve sociétal. Quitte à nous malmener pour rentrer en force dans le moule qu'on nous dit « fait pour nous ».
Arrivé ici vous vous dites peut-être « Mais quel cauchemar ! »
Pas de panique il y a le libre arbitre 🙂 Il se cache juste derrière la prise de conscience.
C'est ici que les quatre accords prennent toute leur dimension. Ils sont là pour rompre avec les dogmes du rêve.
Quatre accords à utiliser chaque jour pour sortir de nos anciens schémas.
1. Que votre parole soit impeccable
Le pouvoir du verbe est gigantesque pour soi ET pour ceux qui nous entourent. Le verbe est une sorte de magie noire de l'intention. Bien l'utiliser nous apporte selon ce qu'on va semer.
« Ton frère, lui, a fait de hautes études »,
« Tu cours comme une fille »,
« C'est quand que tu vas faire un vrai métier ? »
Des phrases anodines sur le moment, mais qui tout jeune et avec notre accord, s'intègrent à notre système de croyances.
Pire encore, le cerveau va chercher toutes les situations qui les valideront.
2. Quoi qu'il arrive n'en faites pas une affaire personnelle
Avec la critique par exemple.
Lorsque quelqu’un nous donne son opinion, rien ne nous oblige à l'assimiler dans notre système de croyances. Son opinion est issue de « son propre rêve », son système de croyances. Si nous l'acceptons nous lui donnons notre pouvoir.
3. Ne faites pas de suppositions
S'inquiéter, douter de quelqu'un, imaginer le pire dans une situation, une relation: plein d'énergie dépensée pour rien. Pourtant on le fait tous 🙂
Une méthode pour contrer l'imagination : attendre d'en savoir davantage avant de se projeter, mais surtout communiquer de sorte à dénouer les incompréhensions.

Troisième accord: ne faites pas de suppositions
4 Faites de votre mieux
Sans attendre la reconnaissance systématique. En faisant de notre mieux nous savons que nous agissons au maximum de nos possibilités dans les conditions imparties.
La perfection émanant du « rêve », elle a la consistance d'un mirage.
Et puisqu'elle n'existe pas, autant s'en détacher et rediriger son énergie vers sa propre amélioration progressive.
Ces accords demandent de détricoter une bonne partie du rêve dans lequel nous baignons depuis notre naissance, mais c'est une franche libération une fois qu'on fait les premiers pas « en dehors ».
==> Message des Hommes Vrais au monde Mutant, de Marlo Morgan, Éditions J'ai lu, 1995
Un livre coup de poing. Un continent qui me fascine depuis mes 11 ans. Les événements devaient nous mener la-bas ma famille et moi, mais ça ne s'est jamais réalisé.
C'est une expérience rapportée par l'auteure elle-même, Marlo Morgan. Cette américaine est venue en Australie pour travailler dans le cadre d'un programme de médecine préventive. Mais elle sera emmenée auprès du Peuple Premier après avoir roulé de longues heures dans le bush, sur des pistes poussiéreuses écrasées de soleil. Elle sera ensuite « purifiée » afin d'entrer dans l' « autre monde ».

Mont Uluru, Australie
Elue pour cette rencontre
Ils ont élu Marlo pour vivre cette rencontre. Elle marchera avec eux durant 3 lunes, de situations difficiles aux pires inconforts.
Au cours de son initiation elle réapprend les valeurs les plus élémentaires. Créer un campement, trouver sa nourriture, se soigner, dormir, survivre en conscience totale. On lui enseigne qu'une épreuve n'est surmontée que si elle est affrontée sous peine de la revivre indéfiniment.
Tous les actes des Hommes Vrais sont réfléchis. Connectés aux mondes subtils, aux incantations, aux dons de guérison, ce peuple communique avec tout ce qui est. Tous ces « pouvoirs » ont été qualifiés de sauvages et d' archaïques, par le monde mutant, qui dénigre ce qui lui échappe. Marlo comprend que ces capacités nous les possédons tous, enfouies sous la désapprobation et le scepticisme de nos sociétés « évoluées ».

Dessins aborigènes
Entre les deux mondes
Les aborigènes ont été marginalisés avec l'arrivée des colons sur les terres australiennes, leur traditions jugées trop « primitives ». Cette américaine a justement été choisie car elle fait partie du "Peuple Mutant". Celui qui s'est éloigné de ses racines et de sa communion avec la nature. Elle sera le lien entre les deux mondes pour délivrer les messages primordiaux de ce peuple « intact ».
Ce livre est une initiation au déconditionnement et au changement de regard. Que serait notre monde sans notre technologie omniprésente et nos nombreux "besoins" ? J'accepte tout à fait notre confort occidental, mais je reconnais qu' une grande partie nous entrave sous couvert de nous divertir ou de nous sécuriser. Nous sommes coupés de notre nature et ne le voyons pas forcément. Ce livre nous le rappelle de la façon la plus brute et la plus humble qui soit.
==> Voler comme un Artiste, de Austin Kleon, Les Éditions de l'Homme, 2014
Loin de l'Australie et du monde chamanique, on pourrait croire que ce livre n'a pas sa place. Pourtant la créativité est totalement relié à notre nature à tous, et pas seulement aux êtres bizarres comme moi 🙂
Austin nous donne les conseils qu'il aurait voulu recevoir à ses débuts d' « écrivain qui dessine ».
Être créatif
Ce n'est pas une caractéristique qui touche seulement 3 génies par génération, c'est un moyen d'expression qu'on a tous la possibilité de développer.
Puis il va nous nourrir à son tour. C'est un échange.
On lui donne de l'espace et du temps, il nous donne de l'inspiration.
Pour ça il faut faire une place pour un élément peu recommandable que les gens fuient. Ils en ont tellement peur qu'ils verrouillent tout pour l'empêcher d'entrer dans leur vie.
Cet élément c'est l'ennui.
On en a pourtant grand besoin pour accueillir les idées qui remontent à la surface. On peut l'atteindre pendant des périodes de solitude choisie ou imposée.
Tout le monde peut créer
Certains pensent qu'il faut déjà être un artiste pour avoir légitimité. Pour Austin Kleon, il faut s'y mettre avant de se demander si on est fait pour ça, et laisser les choses se déployer.
C'est à nous de créer ce que nous aimerions voir créé. Un concept pratique, une amélioration dans la société, dans le quotidien, dans celui de nos proches, une entreprise, un service, une invention, un bouleversement.
Tout est prétexte à accomplir l’œuvre de sa vie.
C'est un engagement.

Voler c'est s'inspirer, nous sommes l'addition de nos influences
Voler c'est s'inspirer
Nous nous inspirons de ce qui nous entoure tout au long de notre vie. Nous sommes un assemblage, une créature faite de mimétismes.
« Ce que l'on aime nous façonne et nous modèle » Goethe.
Vivre la réalité
Il nous faut des matériaux bien réels : supports, outils, émerveillement et tout autre matière sur quoi plancher. Le cerveau est plus enclin à créer sur des supports tangibles parce que tous les sens travaillent.
Sans notifications, suggestions, ou distractions.
Faire du bon travail
Voire du très bon, si bon qu'on ne pourra plus nous ignorer.
Survivre à la nuit obscure de nos projets...
Interdiction d'abandonner son poste sans avoir tout tenté 🙂

Voyager
Partir
Bouger nous change.
Voyager stimule le cerveau grâce à la découverte. Lorsque nous revenons chez nous, tout est pareil pourtant rien n'est pareil 🙂
Et si nous ne pouvons pas nous déplacer, alors entourons-nous de personnes stimulantes qui nous pousseront à grandir un peu comme « grandissent les homards ».
Être gentil
Lorsqu'on s'exprime aujourd'hui, avec internet tout demeure gravé, même nos écarts. Seul moyen d'être immaculé : être poli avec tout le monde, même si tout le monde ne nous adore pas 🙂
« Publiez, comme si tous vos lecteurs avaient le pouvoir de vous virer.» Lauren Cerand, publicitaire.
Soustraire
La créativité ouvre sur l'infini. C'est autant de prétextes à procrastiner.
Pour éviter toute submersion, on peut s'imposer des contraintes : faire le maximum avec très peu, créer avec ce qu'on a sous la main, créer en un temps record.
Austin Kleon nous invite à être curieux de tout, attentif et à glaner partout ce qui nous inspire. Tout nourrit notre créativité peu importe les sources, car nous sommes l'addition de toutes nos influences.
Ces livres parlent tous les trois de notre capacité à nous exprimer et prendre notre place malgré notre environnement et ce qu'il implique comme adaptations et prises de conscience. Réussir malgré tout à devenir "soi".
Ainsi se termine cet échange sur les trois livres qui m'ont remué les idées .
J'espère que ces courts résumés vous donneront envie d'en connaître davantage et de vous plonger dans l'un d'eux 🙂
Je vous dis à très bientôt sur le blog et en dehors 🙂
Merci pour cette selection Stephanie!
En effet les 4 accords Toltèques est un classique, il est très puissant! J’ai d’ailleurs écrit un article dessus, c’est un incontournable.
Message des hommes vrais au peuple mutant a l’air très surprenant! C’est intéressant car ce n’est pas un livre très connu.
C’est marrant le dernier livre m’attire un peu moins…
Enfin bref!
J’ai moi aussi participé à ce carnaval d’article cette année, si ça t’interesse va faire un tour sur mon blog!
Ciao
Un grand merci pour cette présentation !
Encore des livres à découvrir et des choses à expérimenter dans ma vie
Un grand merci à toi pour ton gentil commentaire 🙂
On n’en fini jamais d’apprendre c’est excellent pour déplacer, construire et déconstruire des petits bouts par-ci par-la dans notre bibliothèque mentale 🙂